Lors du lancement de la campagne agro-pastorale et halieutique 2025-2026, le ministre d’État Ismaël SOMBIÉ a donné le ton : plus question de perdre du temps. Les entreprises doivent travailler sans relâche pour répondre aux enjeux de souveraineté alimentaire. Reportage sur une mobilisation qui ne connaît plus la nuit.
Bas-fonds de Bagré, 6h du matin. Sous la lumière encore pâle du jour naissant, les projecteurs continuent d’éclairer les terres humides. Ici, pas de pause nocturne : les engins poursuivent les travaux d’aménagement entamés la veille. Depuis l’annonce du ministre d’État Ismaël SOMBIÉ, les entreprises en charge des travaux hydrauliques et agricoles ont reçu un mot d’ordre : travailler en rotation, 24 heures sur 24.
"Faites allumer les projecteurs et commencez les travaux de nuit. Nous ne pouvons pas nous permettre le luxe de perdre du temps à dormir la nuit dans un pays comme le nôtre", a martelé le ministre devant les équipes techniques.
L’objectif affiché est clair : booster les capacités de production agricole, réduire la dépendance aux importations et sécuriser les revenus des populations rurales. Face aux urgences climatiques et alimentaires, les autorités veulent aller vite. Très vite.
Un tournant dans l’approche agricole
Selon les services techniques du ministère, près de 5 000 hectares de bas-fonds doivent être aménagés avant la fin de juillet. Un défi colossal, mais jugé nécessaire. "C’est une exigence de survie nationale ", commente un ingénieur agronome sur place. " L’agriculture de demain se fera avec des outils modernes, mais aussi avec un rythme adapté aux réalités du pays."
Les entreprises, de leur côté, expriment à la fois l’engagement et les difficultés. Problèmes d’approvisionnement en carburant, maintenance des engins, gestion du personnel de nuit… " Ce n’est pas simple, mais on comprend l’enjeu ", confie le chef de chantier d’une entreprise burkinabè sous contrat avec l’État.
L’ombre de la fatigue et des moyens limités
Travailler en continu, c’est aussi prendre le risque d’épuiser les ouvriers. Certaines voix, dans les syndicats, appellent à la vigilance sur les conditions de travail et la sécurité. "Nous ne sommes pas contre le travail intensif, mais il faut respecter les droits des travailleurs ", rappelle un représentant syndical.
Pourtant, sur le terrain, une énergie nouvelle semble habiter les équipes. " On sent qu’on participe à quelque chose d’important ", dit un jeune conducteur de tracteur. " Le pays compte sur nous."
La campagne agro-pastorale 2025-2026 s’annonce comme l’une des plus ambitieuses de l’histoire récente du Burkina Faso. Entre volontarisme politique, mobilisation technique et pressions sociales, elle pourrait bien redéfinir le rapport du pays à son agriculture. Et faire de la nuit, désormais, une alliée du développement.
Marcelo
Source : AIB – 10 juin 2025. Aucun déplacement de terrain n’a été effectué.
4 commentaires:
C'est bien
Merci bcp mon pote
Super et bonne chance pour la suite !
Merci beaucoup
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